Les ogres (2015) de Léa Fehner

Ce film est énorme ! On a l’impression d’être sur des montagnes russes de l’émotion, au début du film j’ai pensé à Kusturica, à son Chat noir, chat blanc sur une musique de Richard Galliano . Mais il en est rien … ce film n’a pas la volonté d’être burlesque et déjanté. A la limite on pourrait dire que c’est une synthèse entre « Les petits mouchoirs » et « Chat noir, Chat Blanc ». Mais c’est bien mieux pour moi, car contrairement aux petits mouchoirs on ne voit pas venir les choses, et contrairement à « Chat noir Chat blanc » on ne fait pas du burlesque pour du burlesque mais on est dans la vraie vie d’artiste.

Les ogres c’est l’histoire d’une troupe d’acteurs, tous hystériques et qui aiment faire la fête. Et chacun a ses petits secrets, toute la troupe connait plus ou moins les secrets mais c’est plein de tabou alors on ne se dit jamais vraiment les choses. Le plus gros secret étant celui de Déloyal , son secret est tellement gros qu’il est devenu alcoolique, drogué aux médicaments, cynique et provocateur. A chaque fois qu’un tabou va se briser on va connaitre l’angoisse de la chute et le dénouement plus ou moins heureux. On a la scene dans le restaurant qui est très représentative de ce film. M. déloyal dit tout ce qu’il a sur le coeur mais il ne le fait pas de façon directe en s’adressant aux adultes. Il raconte une histoire à des enfants, histoire qui illustre ce qui lui pèse… s’ensuit une dispute violente, la pression va retomber et le spectateur va reprendre son souffle. Mais ce souffle sera de courte durée, M Déloyal provoquera, par une phrase tueuse, une bagarre générale dans le restaurant, et la scène est superbe, on passe de la vision d’une bagarre à la vision une fête mal contenue; Je n’ai pas vu le temps passé, à aucun moment on ne se doute de la suite. Ce film est tout simplement parfait ! C’est dommage qu’il y ait quelques scène érotique , de ce fait je vous le déconseille pour les enfants de moins de 16 ans.

Je n’ai qu’une chose à dire : foncez le voir ! Ce film c’est comme la vie, de la douleur et de la joie. Et par moment on choisit de mettre des mots plutôt que laisser le silence avec les personnes que l’on côtoient tous les jours. Et c’est d’autant plus vrai et nécessaire pour les personnes qui ont un boulot qui se mélange à leur vie de tous les jours, les couples qui travaillent ensemble … On voit aussi un peu la condition de vie des artistes, se sont des personnes qui vivent la vie au jour le jour. Je l’ajoute donc dans la liste de film à voir absolument.

Vive les visiteurs du soir.

Les innocentes (2016) de Anne Fontaine

Ah j’oubliais mais avant toute chose je dois dire que quand je vente les mérites « des visiteurs du soir« , en plus de payer un prix ridicule et d’avoir une ambiance chaleureuse, en début de projection à la place d’avoir des publicités comme dans les autres cinémas, qui coûtent trois fois le prix, on a droit a un court métrage. Cette fois c’était « Foudroyés« , drôle à souhait. C’est l’histoire d’un homme qui n’arrête pas de recevoir la foudre et d’une femme qui déclenche la pluie quand elle est heureuse … je n’en dis pas plus.

Que dire du film les innocentes, c’est le dialogue impossible entre la science et la religion. La science, sûre d’elle, athée qui ne cherche pas à discuter avec les religieux. Et, la religion, qui reste plongée dans ses moeurs et ses croyances. Les religieuses sont d’abord dans la secret, puis dans la honte. Une fois ses deux paliers passés, on va découvrir leurs souffrances. La souffrance physique, la souffrance psychologique car elles sont en plein doute face à leur amour de dieu, la souffrance du choix à faire pour les futurs enfants, et leurs avenirs. On va découvrir comment va s’installer la confiance, très surprenant, elle vient suite à une ruse (typhus). Et non comme on aurait pu le croire grâce a une vérité de la science. Les chemins des innocentes seront divers :

  • Le sucide.
  • Le départ avec abandon de l’enfant.
  • La souffrance avec refus des soins car c’est dieu qui impose cela.
  • Rester et garder les enfants.
  • La repentance.
  • ..

Un beau film qui montrent avant tout que la solidarité féminine peut dépasser certains clivages. Ce film est d’autant plus fort qu’il est inspiré d’une histoire vraie.

Maintenant je vais essayer de chercher dans ma mémoire un film de solidarité masculine (en mode cliché) et où les protagonistes dépassent leurs clivages….pas facile à trouver. Laissez moi encore un instant … si c’est bon j’ai trouvé Carnage (2011). Carnage est un très bon film ! Certains diront que c’est comme le Prénom (2012) , mais moi je vous dis : « Absolument pas ! » . Regardez ce film, on y voit des moments de solidarité masculine. Mais on n’est dans la Comédie et non pas dans le Drame 😉 . Le point commun entre Carnage et Le Prénom c’est que tout ce passe au même endroit, c’est quasiment le cas pour « Les innocentes ». On va dire qu’il y a deux lieux différents, ce sont les dialogues qui en font la richesse.

Mon conseil regarder « Les innocentes », puis « Carnage » et/ou « Le Prénom ».

Merci patron ! (2016) de François Ruffin

Superbe film, c’est saisissant de voir un film d’action. Enfin je veux dire un vrai film d’action, pas un film d’action avec Bruce Willis 🙂 . En plus d’être un film d’action, c’est un thriller dont on ne sait pas comment il va finir, la famille Klur en devient attachante. Et cerise sur le gâteau il y a une bonne dose d’humour (par moment on est même gêné). Il y a tout pour faire un grand documentaire ( ou grande farce ) qui permet de mieux voir le constat social de certaines personnes dans la détresse, et aussi de se rendre compte que l’engagement peu être payant. Merci aux visiteurs du soir pour cette projection (La salle à Valbonne était pleine).

Un petit lien sur ce que dit Marc-Antoine Jamet mis en cause dans le film (bon courage à lui pour la suite de sa carrière, dernièrement j’ai bien aimé un tweet d’Attali  : « il n’est pas normal que la classe politique appartienne à ceux qui en font un métier à vie ». Il est donc temps que Marc-Antoine s’arrête 🙂 ) : http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/5498062/merci-patron—ce-qu-en-dit-marc-antoine-jamet-mis-en-cause-dans-le-film 

Le lien aussi sur FAKIR : http://www.fakirpresse.info/merci-patron-dans-les-salles 

Petit bémol sur le titre : « Merci Patron ! ». Moi j’aurai préféré « Merci Arnaud ! » … il faut arrêter de mettre tous les patrons dans la même catégorie. La grande majorité des patrons prennent énormément de risque pour un salaire pas si énorme que cela. J’aime bien cette citation de Winston Churchill : « Certains considèrent le patron comme un loup qu’on devrait abattre, d’autres comme une vache que l’on peut traire sans arrêt. Peu voient en lui, le cheval qui tire la charrette. »

Saint-Amour (2016) de Benoît Delépine & Gustave Kervern

Saint-Amour avec Gérard Depardieu (dans le rôle du père), Benoît Poelvoorde (dans le rôle du fils), Vincent Lacoste (dans le rôle du chauffeur de taxi). C’est une comédie qui m’a bien fait rire. Je pense que certains passages vont devenir culte, comme par exemple les 10 étapes quand on est ivre. Certains passages m’ont fait penser à Mammouth un autre film avec Gérard Depardieu. Merci au visiteur du soir pour cette sélection.

saint-amour