Julieta (2016) de Pedro Almodovar

C’est l’histoire d’une relation mère-fille, de non-dits. Le film commence par des non-dits entre la mère et l’ancienne meilleure amie de la fille (aussi bien l’une que l’autre), puis entre la mère et son nouvel ami. Au final, on saura quels sont les non-dits de la mère et de la fille.

Le film fait retour en arrière pour expliquer la genèse de ses non-dits. Il faut attendre la moitié du film afin de saisir toute l’histoire et se refaire le pulzze …

On comprend alors que la mère a du faire un choix entre poursuivre sa vie sans sa fille ou revenir sur ses traces afin que sa fille lui transmette un éventuel courrier à son ancienne adresse. J’ai adoré le personnage de « Rossy de Palma » (Marian), fait de méchanceté et de simplicité. On ne sait pas si c’est sa simplicité qui fait qu’elle est simplement maladroite.

Madrid est magnifiquement filmé, l’appartement près de la mer a une vue magnifique, le rouge est omniprésent, du grand Almodovar. Chez Almodovar les mères sont souvent présentes et les femmes sont à l’honneur (« Volver » par exemple). Et puis à la fin du film, on doit se faire sa propre conclusion. J’attends la votre 😉

Dans le même type : non-dits et relation mère-fille difficile,  Il y a aussi

Pour finir, dans le style sur une relation père-fille avec des non-dits, il y a « Une nouvelle chance » de Clint Eastwood.  Mais c’est pas le meilleur de Clint Eastwood, c’est même le pire 😉 .

Un jour comme un autre (2015) par Fernando León de Aranoa

C’est un très bon film, le sujet de l’humanitaire ne prête pas à rire mais grâce à « B » et « Mambru » on passe du rire au drame quotidien. Certaines choses qui pourraient être anodines, comme chercher une corde deviennent de réelles missions (les missions: sortir le « gros » du puits, trouver une corde, trouver un ballon, contourner des vaches). Par moment on a la haine du système quand une fois cette fameuse corde trouvée, les militaires de l’ONU la coupent et prennent le reste. Et c’est aussi toujours ses mêmes militaires qui vont sauver in extremis un bus de prisonniers.

Le rire se mélange au drame humanitaire, et s’y greffe aussi une ancienne histoire d’amour. Le mélange est superbe, un message passe, la difficulté de l’humanitaire, son désarroi, sans que nous le vivions comme moralisateur. Et j’insiste sur le personnage de « B » qui est vraiment excellent, on ne sait pas si on rit de lui ou si on rit avec lui. On note aussi l’opposition entre Mambru qui est plutôt un humanitaire désabusé par le système et Sophie qui est nouvelle et pleine de conviction. Il est évident que le travail d’humanitaire fini par désabusé les personnes, leur travail doit parfois se transformer par celui de simple observateur car ils sont pris en tenaille par les gouvernements (et leurs lois) et les forces en présence.

Par moment quand on est vraiment désabusé du système le rire reste le meilleur remède, et je pleure déjà le départ du Petit Journal de Yann Barthès. C’était exactement cela faire rire avec des sujets sérieux !

En résumé : je vous conseille ce film une vrai comédie dramatique !